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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 13:47

 

Dans la même veine de ce que propose Fitoussi, Stiglitz suggère à la fin de son livre la grande désillusion (plus précisément p 381 de l’édition de poche), publié en 2002, d’avoir recours à la planche à billets du FMI pour aider les pays pauvres à sortir du sous-développement.

 

Si je devais choisir entre les deux propositions, j’opterai je pense pour celle de Stiglitz, qui me semble mieux répondre à la problématique du sous-développement qu’une simple aide à l’importation de biens d’investissements, comme le propose Fitoussi. Car est-ce vraiment cela dont ont besoin les pays pauvres, si personne ne peut acheter ce que ces biens d’investissement permettront de produire ?

 

Mais l’idée sous-jacente demeure la même. Aujourd’hui les capacités des Hommes à produire des biens et services sont sous-utilisées dans le monde entier. Pour recourir à cela, il est nécessaire d’accroître la demande. Or, au lieu d’attendre que cette demande ne s’accroisse par un endettement encore plus important des Etats, des ménages ou des entreprises, pourquoi ne pas créer cet argent directement, sans émettre une dette en contrepartie comme c’est la cas quasi-systématiquement aujourd’hui, malgré l’absurdité économique de ce processus. On résoudrait ainsi à la fois le problème du financement des biens publics mondiaux et une absurdité économique, le mécanisme de l’argent-dette. De plus, comme le dit Stiglitz, cela contribuerait « à maintenir le dynamisme de l’économie mondiale » (eh oui financer ces biens publics mondiaux générerait du travail et des revenus, pour les entreprises comme pour les ménages).

 

Voici la passage de la grande désillusion où Stiglitz parle de cette possibilité :


« Les pays en développement ont besoin non seulement que l’aide leur soit donnée d’une façon qui contribue à leur développement, mais aussi qu’il y en ait d’avantage. Des sommes relativement limitées pour faire d’énormes différences en matière d’alphabétisation et de santé. L’aide au développement a en fait diminué en termes réels (ajustés pour tenir compte de l’inflation), et plus encore si on la calcule en pourcentage des revenus des pays développés, ou par tête d’habitant des pays en développement. Il faut une base de financement : cette aide (et d’autres biens publics mondiaux) doit reposer sur un fondement permanent, à l’abri des vicissitudes de la politique intérieure aux Etats-Unis ou ailleurs. Plusieurs propositions ont été faites. Quant le FMI a été créé, on lui a donné le droit d’émettre des droits de tirages spéciaux (DTS), une sorte de monnaie internationale. Puisque aujourd’hui des pays mettent chaque année de côté des milliards de dollars dans des réserves – sage précaution pour se protéger contre les aléas des marchés internationaux –, une partie des revenus n’est pas réinjectée dans la demande globale. Le ralentissement économique mondial de 2001-2002 a mis ces préoccupations au premier plan. Emettre des DTS pour financer des biens publics mondiaux – dont l’aide au développement – pourrait contribuer à maintenir le dynamisme de l’économie mondiale tout en aidant certains des pays les plus pauvres du monde. »


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